"… Two… Three… Four…". James McMurtry donne lui même le décompte pour ouvrir son album, de sa voix grave, avec un mélange de classe et de simplicité, dans l’esprit de ce disque, sobre et élégant.

Le songwriter texan dont le précédent album datait de 2008, nous livre ici une série de folksongs à la Dylan, le côté urbain en moins, avec une maîtrise et une aisance étonnante. En même temps, McMurtry n’en est plus à son coup d’essai, son premier album, réalisé par un autre songwriter bien connu, John Mellencamp, datant de 1989. Ajoutez à cela une légère nonchalance à la Lou Reed et un vrai talent mélodique, on se demande bien pourquoi le gaillard n’est pas plus connu de ce côté ci de l’Atlantique.

"Whiskey and coffee while I burn my toast
and build a cage for all my ghosts"

Le disque, enregistré à la Nouvelle Orléans, jouit d’une production léchée qui rappelle certains bijoux de Rick Rubin (dans ses collaborations avec Johnny Cash et Neil Diamond), et permet à Complicated Game de briller autant par sa musicalité que par ses textes, particulièrement bien écrits. Disponibles sur le site internet officiel, en intégralité, ils valent le détour à eux seuls.

"I don't know what to say to you
I shouldn't judge, but I often do"

Le single "How’m I gonna find you now", sans être le morceau le plus représentatif ni le meilleur du disque, est néanmoins une belle entrée en matière dans l’univers de l’artiste. Avec sa voix scandée à la limite du Spoken Word, il mélange habilement une rythmique lourde et moderne de basse électrique / batterie avec un banjo discret qui amène cette patte country présente tout au long de l’album. On ne saurait que trop vous conseiller le clip de ce morceau, pour apprécier toute la saveur et le piquant du personnage McMurtry.

On laissera au Texan le mot de la fin :
"My old guitar sits in the back bedroom closet,
Next to the shotgun I got when I was nine"

("Ma vieille guitare dort dans le placard de la chambre du fond,
à côté du fusil qu’on m’a offert pour mes neuf ans")