Trouver un bon album. Me voilà reparti à l'assaut de la longue liste des albums à chroniquer. Le problème c'est qu'aujourd'hui, tous les albums sont bons. Il n'y a guère que dans le haut des charts qu'on trouve encore de vrais mauvais albums*. Tant mieux (ou pas) mais ça rend les auditeurs** plus exigeants. Bref, je navigue entre les albums que je ne souhaite pas chroniquer et ceux que d'autres chroniqueurs ont déjà réservé et que j'aurais tant aimé chroniquer moi-même. Je m'arrête sur l'album de Lieutenant : If I kill this thing we're all going to eat for a week.

Je me dis qu'un album avec un titre pareil ne peut pas être foncièrement mauvais.

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Aux premières notes de "Belle époque" qui ouvre l'album, je pense à "1979" des Smashing Pumpkins. Plus une question d'ambiance qu'autre chose. Ce titre est pour moi lié à une époque, des souvenirs, et des bons. C'est là que la musique exerce son pouvoir pervers et maléfique : je commence à aimer cet album de Lieutenant un peu malgré moi. Et puis au fond, pourquoi pas ? Et si je me laissais aller un coup ? Après tout, ce mélange entre power pop / rock et indie avec une petite sauce californienne n'est pas mauvais. Le bassiste des Foo Fighters montre ici qu'il sait aussi écrire des chansons et prendre le lead d'un groupe. Je me fais même surprendre par quelques lignes mélodiques plus fouillées que ce que j'attendais. On peut le dire, c'est un bon album. Comme il y en a tant d'autres.

Avec "Rattled" et "Prepared remarks", les arrangements se musclent un peu tout en gardant un petit côté frais bienvenu. La suite déroule, tranquille, mais c'est trop je-ne-sais-quoi ou pas assez quelque chose. Je continue, mais la lassitude me gagne. J'en suis à trouver que vraiment, la voix de Lieutenant ressemble trop à Chris Martin*** (Coldplay) pour être honnête. Le titre "Sink sand" me réveille un peu, mais pas longtemps. Je laisse la musique tourner jusqu'au bout et j'essaie même de rester concentré dessus, conscience professionnelle oblige.

[] Stop

Ouf. Oui, je l'avoue, je suis content que ça s'arrête. Cet album ne contient pas de mauvais titres, il y a même quelques bons trucs, mais on ne souffle jamais. C'est trop uniforme, et même si "Some remove" calme un peu le jeu, ça reste encore trop rempli. Selon moi, ce disque pêche par excès. Oui, Nate Mendel sait écrire des chansons. Oui, c'est bien produit (quoique, petit bémol à mon sens sur la voix souvent masquée par un premier plan trop présent). Mais ça ne fait pas un album qui marque.

* C'est gratuit, mais vous n'aurez pas ma liberté de penser.

** Dans un sens, cette affirmation contredit la phrase qui la précède. Disons qu'il y a une collision culturelle dont je ne sais pas quoi faire. Libre à vous d'en penser.

*** Euh… bon, là, je n'ai pas d'excuse.