Comédie dramatique écrite et mise en scène par Salvatore Calcagno, avec Chloé de Grom, Lucie Guien, Émilie Flamant, Jean-Baptiste Polge et Coline Wauters.

Pour cette sixième édition du Festival Impatience, la sélection prouve une fois encore le dynamisme et la variété de l'expression théâtrale.

"La Vecchia Vacca", qui signifie "la vieille vache" en italien, se demande comment transcrire la relation d'une mère possessive avec son fils. Son fils qui ne sait s'il doit grandir et la quitter ou rester objet de son amour, captif, oublieux de lui-même.

Salvatore Calcagno fait du lien à la mère le thème central de sa recherche artistique. Au delà des mots et des discours, il met en place tout un jeu symbolique autour du corps de ses comédiens : Chloé de Grom, Lucie Guien, Emilie Flamant, Jean-Baptiste Polge et Coline Wauters.  

Le corps à demi nu du jeune homme, répond au corps à demi nu de la femme. Le phallus et les seins : la différence des sexes. La mère endosse tous les âges dans une même journée, affairée à la même routine devant la table de la cuisine.

L'homme qui naît de la femme, l'homme qui sort du ventre de la femme, qui se nourrit de son lait est aussi celui qui est appelé à la trahir pour suivre une autre femme. Dans la cuisine, dans ce lieu domestique qui est leur seul horizon, de quoi parlent elles ?

Elles parlent en italien, elles sont agitées. Maquillées, dans des déshabillés sexys, des hauts talons aux pieds, pour qui se tiennent-elles toujours prêtes ? Qui attendent-elles ? Sont-elles les fantômes de l'enfance du jeune homme ? Comment ces femmes icônes peuvent-elles vieillir ? Grâce à l'engagement absolu et l'énergie des comédiens,

"La Vecchia Vacca" est un spectacle qui interpelle autant qu'il déroute. Ses aspects surréalistes, son formalisme plastique, amènent le spectateur dans un monde onirique: la femme enceinte explose, le lait est projeté au visage du garçon. Les scènes semblent s'inspirer des peintures de Dali et de Chirico et illustrent les mécanismes de l'inconscient.

Salvatore Calcagno, moderne et ambitieux, réussit à exprimer le chaos et l'intensité d'une relation absolue entre un fils et sa mère. L'imagination est comme saisie d'effroi et de tendresse devant l'amour monstre.