"Chante la vie chante…"
Ce Revolutionary Son devrait faire date, et marquer ceux qui aiment déjà l’univers de Fredo Viola ou ceux qui le découvriront avec ce disque.
Le musicien d’origine Anglaise mais vivant à New-York, chanteur et vidéaste (la vidéo comme une concomitance poétique à la musique) continue de tracer la route déjà empruntée avec son disque précédent : The Turn sorti en 2009.
On retrouve donc d’abord et avant tout, ce chant omniprésent, cette polyphonie construite comme un millefeuille où les accords (la voix n’a rien de cristallin tout se trouve dans ces accords), les harmonies, les différentes voix se modulent, se démultiplient pour ne former plus qu’un chœur, simplement accompagné par une orchestration, par des arrangements fins et souvent discrets.
La recette de Fredo Viola, si l’on peut parler de recette lorsque l’on parle de composition, est somme toute assez simple : de l’écriture en contrepoint, une esthétique assumée, des harmonies soignées et surtout des mélodies à vous donner des frissons, la chair de poule. C’est aussi beaucoup d’instinct, c’est enregistrer en de multiples pistes, prise par prise, instrument après instrument. Il n’y a rien d’expérimental là-dedans, juste simplement de l’artisanat.
Alors dans ce Revolutionary Son se mêlent les Beach Boys période Smile ou Pet Sounds, les motets, c’est peut-être de là que nous sommes le plus proche, de Palestrina ou de Schütz, Gavin Bryars aussi et des atmosphères, sombres, lumineuses, ou bien même enfantines, changeantes en fonction des différents titres. Les enfants sont au centre de ce disque, comme le mythe de Dionysos, l’humanité face à des perspectives mystérieuses. Fredo Viola revisite d’une certaine façon l’Ars Nova, cette perspective d’une grande expressivité et de beaucoup d’émotion. L’émotion, voilà ce qui émane de ce disque.
