De retour donc, avec un opus intitulé Hour of the Dawn et une sainte énergie rock and roll, comme ravivée et dynamisée par une artiste se retrouvant enfin libre de ses choix artistiques. Avec la fin des Vivian Girls, Katy Goodman retourne à ses premiers faits d’armes et relance la machine de La Sera. Projet fort à propos permettant à la voix de Goodman de ne pas disparaître de nos horizons et d’approfondir son répertoire.
Concrètement, cette liberté retrouvée se ressent principalement au travers du travelling d’émotion que cet album réussit à évoquer, sans forcer l’accent sur la douleur ou la tristesse. Evolution majeure dans le style de Goodman, laissant s’en aller la douleur et accueille tout un canevas musical plus féroce. Aux complaintes se succèdent donc des basses plus présentes, des percussions plus vivaces et des guitares toutes aussi patientes que furibondes.
C’est d’ailleurs avec un titre plein d’urgence que s’ouvre cet album, "Losing To The Dark" sur lequel guitare énervée et hallucinée mène la danse, tandis que Katy balance quelques punch line statufiant sur l’inaction de sa vie sentimentale.
Une énergie nouvelle donc, mais trouvant toujours le moyen de s’exprimer de façons multiples. De fait quand l’éponyme "Hour of the Dawn" conjugue sans difficulté balade ensoleillée, voire légèrement passionnée au style transformé qui anime la musicienne, le chant quant à lui sur des titres comme "Control" ou "Running Wild" prendra des formes qu’on ne connaissait pas à l’artiste. Une duplicité lui offrant une image de rockeuse vétérane, modulant son organe au rythme de ses passions et surtout de sa guitare.
C’est que le jeu sans être drastiquement différent se débarrasse subtilement des appellations "Lo-fi" qui collaient à Goodman comme une seconde peau et laisse place en contrepartie à des constructions plus complexes et anguleuses, mais surtout plus assurées. Du coup, Hour of the Dawn s’offre comme une renaissance Rock’N’Roll et pas très éloigné d’un esprit Americana. Peu surprenant alors de retrouver La Sera sur le label Hardly Art, spécialiste du genre.