Beaucoup de ceux qui ont apprécie "Le petit jeu sans conséquence" viennt voir "Jacques a dit" qui rencontre un beau succès au Petit Théâtre de Paris. A y regarder de plus près, on constate que des similitudes au niveau de l'affiche. Raison supplémentaire pour rencontrer les artisans de ce succès.
Nou avons donc rencontré Marc Fayet, auteur de "Jacques dit" qui joue également sur scène ainsi que son camarade Gérard Loussine. qui nous ont très gentiment et aimablement reçu avant une représentation pour nous parler d'une bien belle aventure basée sur l'amitié et le bonheur de jouer pour le plaisir des spectateurs.
Question banale mais comment est née en vous l'envie de devenir comédien ?
Marc Fayet : Pour faire court, ça m'a toujours taraudé depuis l'enfance et j'ai suivi le cursus habituel des passionnés de théâtre :théâtre à l'école, théâtre en colonies de vacances, troupes amateurs, conservatoire de Marseille puis l'Ecole de la rue Blanche. Ensuite, tout s'est enchaîné : café-théâtre, comédie tragédie, j'ai touché à tout.
Aviez-vous un registre de prédilection ?
Marc Fayet : Non, c'était ouvert. Ensuite, tout dépend de opportunités. Si je me suis retrouvé au café-théâtre c'est qu'après l'école et mon premier contrat où je suis parti en tournée avec la pièce "Angelo tyran de Padoue" de Victor Hugo mise en scène par Jean-Louis Barrault, n'ayant pas d'autre contrat, j'ai décidé avec deux amis de faire un spectacle avec des textes de Courteline et Labiche. Nous avions peu de moyens financiers et avec 4 - 5 000 F nous l'avons monté et joué dans des villages vacances. Ensuite nous avons passé une audition dans un café-théâtre à Paris. Et j'ai découvert cet univers et y ai passé de longues années parce qu'il donnait l'opportunité de monter des spectacles de petite forme et des spectacles comique parce que c'était l'envie du moment.
1980-1984 le Conservatoire de Marseille et l'Ecole de la Rue Blanche et en 2003 vous avez reçu le Molière de la révélation masculine. Quel regard portez-vous sur ces années, votre carrière et votre métier ?
Marc Fayet : Comment dirai-je ?
Gérard Loussine : Dis la vérité !
Marc Fayet : Un regard… non de satisfaction parce que je n'aime pas l'autosatisfaction mais de confirmation d'avoir tracé un sillon qui était le bon, que j'avais choisi la bonne voie même si tous ces travaux étaient éclatés au début, café-théâtre, travail dans les régions comme le théâtre régional des pays de Loire, spectacles d'entreprise. Au fur et à mesure cela n'a fait que me conforter sur ce que je voulais faire. Et plus je touchais à tout, plus je savais que je voulais continuer et plus ma personnalité s'affirmait. Et comme ma personnalité s'affirmait, elle s'est peut être concrétisé en 2003, année où les professionnels ont décidé de me décerner la révélation.
Donc je dirais la conscience que fondamentalement je ne m'étais pas trompé. Ce qui peut toujours être un problème pour les gens qui entament une carrière. Il y a de grands moments de doute. Pour moi, c'était juste ça. J'ai bien fait.
Vous étiez déjà auteur avant "Jacques a dit". Avoir écrit des sketches et des one man show a-t-il constitué un bon entraînement pour passer ensuite à la pièce ? Cela étant "Jacques a dit" est votre première pièce. Dans quelles circonstances et avec quelles motivations avez-vous pris la plume pour écrire dans ce format ?
Marc Fayet : Comme effectivement, j'ai pu beaucoup m'entraîner en écrivant de sketches et également des spectacles d'entreprise. Pour ces derniers, l'écriture doit intervenir en respectant un cahier des charges très rigide pour véhiculer un message. A moi d'avoir l'inventivité, l'habileté, la virtuosité même de déjouer les pièges et de construire un spectacle permettant de faire passer les messages tout en ayant une forme attractive. Dans le sketch, il en est de même. On dispose de 3 minutes, pas plus, pas moins, parce qu'ensuite on est redondant. On est en recherche d'efficacité.
Toutes ces expériences m'ont apporté une certaine technique d'écriture. Et, à un moment donné, quand j'ai voulu écrire un spectacle pour nous, car l'intérêt était là, dans l'écriture d'une pièce pour nous, pour la bande, je me suis rendu compte que j'y arrivais. La première envie était d'écrire pour nous, un truc rien qu'à nous car nous étions déjà producteurs. Nous c'est moi, Gérard Loussine et José Paul. Nous voulions arriver ensemble. Je savais que j'avais envie d'écrire et tout le métier acquis toutes ces années m'a permis de le faire. Nous avions un cahier des charges précis : ce devait être une comédie, une comédie moderne, avec telle distribution. J'ai donc construit quelque chose de cohérent qui représente et ressemble un peu à ce que nous rêvons de faire depuis toujours.
Mon expérience m'a servi surtout pour être capable de tout remettre en question Mes camarades faisaient les lectures et me donnaient des notes sur leur ressenti et les éventuels problèmes qu'ils rencontraient. C'était à chaque fois un nouveau challenge pour moi de lever les difficultés. Là réside aussi l'avantage d'avoir écrit tous azimuts, d'avoir toujours bricolé, rafistolé. J'ai acquis une capacité de synthèse très rapide et de savoir très vite ce qu'il y a à prendre et ce qu'il y a à jeter. En l'occurrence, nous jouons actuellement la 12 ème version de "Jacques a dit".
Vous anticipez sur mes questions parce qu'effectivement si on regarde les pièces dans lesquelles vous avez joué, on retrouve souvent pour la mise en scène les noms de Stéphan Meldegg, Alain Sachs Stéphane Hillel et pour les acteurs José Paul, Valérie Karsenti, Eliza Maillot, Gérard Loussine, Stéphan Wojtowicz et Lysiane Meis. Il s'est donc créé une petite famille, une sorte de troupe informelle et vous écrivez du sur mesure.
Marc Fayet : Oui et de plus en plus. Car nous savons que notre force réside dans la réunion de nos individualités. Gérard Loussine est très fort comme organisateur. Il donne beaucoup d'énergie dans un groupe. José Paul est très compétent pour l'analyse d'une pièce et également pour la programmation d'une pièce. Ma qualité est de pouvoir écrire. Les autres comédiens ont un point commun avec nous c'est l'état d'esprit. Cet état d'esprit repose sur le partage. Il n'y pas d'égocentrisme exacerbé. Chacun sait qu'il travaille à l'élaboration de quelque chose de commun. Nous revendiquons cela fortement.
Gérard Loussine : Et ce qui nous réunit tous les trois c'est d'être acteur.
Marc Fayet : Nous générons notre outil de travail.
Gérard Loussine : Seul nous ne le ferions pas ainsi. Nous le faisons autrement.
Vous écrivez donc des rôles sur mesure. Mais puisez-vous directement dans la vie et la personnalité des comédiens ou les personnages sont-ils purement fictifs ?
Marc Fayet : Il y a un mélange des deux. Les personnages sont créés à partir de personnes croisées dans la rue. Puis , on pioche un peu dans untel. Et il existe des familles de comportement qui permettent de rapprocher la synthèse d'un personnage du comportement d'un comédien. Après sa construction, je m'adapte donc au comédien qui va le jouer.
Quand Marc Fayet vous propose ainsi un rôle quelle est votre latitude de veto ou d'amendement ?
Gérard Loussine : Dans mon comportement, il n'y a pas de veto. Il s'agit d'un travail en commun. Il nous présente la pièce à José Paul et à moi, on l'aime on travaille dessus et c'est parti ! Dans mon fonctionnement, c'est comme ça. J'ai besoin de travailler, non pas avec les mêmes personnes, mais avec des personnes de confiance. A partir du moment où je suis entouré de personnes de confiance, je me lâche complètement. Et on peut me faire faire ce qu'on veut. Je n'ai pas à avoir de doutes sur ce que je fais.
Bien sûr, on a des choses à dire sur ce qui est proposé ce qui explique les 12 moutures de"Jacques a dit". Il a une force de travail assez étonnante et surtout parce que dans chaque version il se passe quelque chose. Il ne s'agit pas de rectification de détails. Nous gardons d'ailleurs toutes les versions et on peut le constater. Nous parlons beaucoup et Marc analyse très vite et nous rapporte de nouvelles propositions. Mon travail personnel, ce n'est pas le plus difficile.
Vous n'avez pas de caprices de star ?
Gérard Loussine : Nous ne fonctionnons pas ainsi. Cela paraît toujours bateau de le dire. Star, pas star, cela ne veut rien dire. Marc fait du théâtre depuis 20 ans, José Paul depuis 25 ans, moi depuis 32 ans. Nous travaillons, nous gagnons notre vie avec notre métier, c'est déjà quelque chose de très important. Donc si, à nos âges, nous avons envie d'être star, nous sommes très mal partis. Notre idée c'est de démarrer un projet et de l'emmener le plus loin possible. Et nous ferons tout pour que le spectacle marche.
Marc Fayet : Notre point commun : la vedette c'est le spectacle.
Gérard Loussine : Exactement !
Marc Fayet : Les acteurs sont les artisans du spectacle et de sa réussite. Mais les gens viennent voir le spectacle d'abord et puis l'équipe de comédiens qui l'interprète. Des gens viennent par fidélité voir "Jacques a dit" après "Le petit jeu sans conséquence" parce qu'il retrouve le même esprit et le même bonheur. Ils sont aussi le bonheur de voir les acteurs qu'ils trouvent bons dans leur rôle. Mais il ne s'agit pas de dire : "Ah moi j'adore aller voir une star !" Ceux qui disent cela sont dans une autre démarche.
Nous voulons attirer le public autrement, justement avec cette rigueur qui est la nôtre en disant : "Voilà ce que l'on va vous offrir ce sera une heure et demie d'un spectacle qui raconte une histoire et comporte des rebondissements, du suspense, de la fantaisie. Pendant une heure et demie, vous rentrerez dans une histoire et non pas vous focaliser sur un personnage ou un acteur".
Gérard Loussine : Ensuite, ceux qui ont aimé en parlent autour d'eux. D'ailleurs on constate cela même au niveau des professionnels, dans la promotion. Les grandes émissions ne nous font pas venir individuellement. Ce qui les intéressent c'est vraiment la pièce. Il en a été ainsi aussi pour Le petit jeu sans conséquence.
Comme vous le soulignez, il y a une parenté d'esprit entre les deux pièces "Le petit jeu" et "Jacques a dit". Ce dernier connaît déjà un beau succès. A votre avis, à quoi doit-il ce succès ?
Marc Faye : C'est la vérité des personnages car ils sont tous précis et réels. Le public retrouve des choses dans ces personnages, des choses qui leur appartiennent ou qui appartiennent à des personnes de leur entourage. C'est essentiellement cela. Il y a également les rapports d'amitié, d'amour, un petit côté familial que l'on retrouve dans les deux pièces. Les gens sont avec nous très vite. Car nous n'avons pas un jeu théâtral exacerbé, qui établirait une distance avec les spectateurs, qui ne prendrait en compte que l'aspect intellectuel du texte. Je suis au service des situations. Et la scène du Petit Théâtre de Paris et le décor de Jacques a dit établit tout de suite une proximité avec les gens qui peuvent se projeter dans la situation et la vivent avec nous. Je pense que ca participe au succès de ce spectacle.
L'identification avec les personnages est d'autant plus aisée qu'ils ne sont ni caricaturaux ni manichéens. Le même personnage est tour à tour touchant et horripilant.
Gérard Loussine : Parce qu'il s'agit de personnages vrais. Et cela caractérise aussi la finalité de notre entreprise à tous les 3, c'est d'être le plus vrai et le plus sincère possible avec ce que nous faisions. Et je pense que cela transparaît dans notre façon de jouer ensemble, à l'unisson. Il s'agit d'une aventure commune et les gens le ressentent. Ainsi dans "Le petit jeu sans conséquence" nous étions 5 comédiens, et chose très rare, nous avons tous été nominés. Nous ne nous disons pour autant que nous sommes géniaux mais cela est révélateur de la perception d'ensemble qu'avait le public et les professionnels. Et nous formons tous, de l'auteur aux comédiens, au metteur en scène, aux techniciens, une équipe.
Marc Fayet : Il est effectivement important de souligner que non seulement le terme d'équipe s'applique à ceux qui sont sur scène mais aussi à tous les techniciens : le décorateur, les éclairagistes, Agnès Boury et José Paul. C'est en cela que l'on pourrait dire que nous constituons une troupe.
Gérard Loussine : Les termes de troupe informelle conviennent bien parce que c'est ouvert. Nous avons une nouvelle costumière, un musicien.
Jouer très souvent et très longtemps avec les mêmes partenaires n'entraîne-t-il pas une certaine lassitude ? Ou éprouvez-vous toujours le même plaisir de jouer ensemble ?
Marc Fayet : Peut est-ce dû à une certaine tempérament d'acteur, mais moi, je fais partie de ceux qui adore jouer un spectacle longtemps. Car je considère que le théâtre n'est pas que de l'éphémère. Il ne reste pas grand-chose d'un spectacle joué 3 fois. Un spectacle doit être vivant et il avance chaque jour avec un public différent. Je n'ai pas la sensation qu'il s'agit chaque soir de la même chose. Bien sûr, dire cela paraît bateau mais c'est vrai. Nous n'avons pas en face de nous les mêmes gens. Et puis chaque jour, il faut remettre en question le spectacle et se remettre en question. Cela ne veut pas dire faire n'importe quoi chaque soir mais simplement d'être meilleur qu'hier, ne pas rater ce que j'ai raté hier. Il se passe donc toujours des choses importantes qui sont de l'ordre de la remise en question et aussi du bonheur que l'on fait partage aux gens.
Le phénomène de lassitude survient en fait dans des spectacles trop fragiles, du fait d'une écriture pas trop réussie, de l'existence de ventres mous, c'est-à-dire de scènes un peu pauvres qui font baisser l'attention du public. Par exemple, avec ces scènes, pendant 50 représentations, on peut donner le change car on va y mettre une énergie supplémentaire pour la sauver. Mais c'est l'acteur qui va aller au-delà de la scène. Et il arrive un moment où on en a marre et la scène retombe comme un soufflé. L'avantage de jouer dans spectacle que l'on a vraiment bien calibrer au détail près , c'est qu'à aucun moment nous avons la sensation qu'il y a une scène qui est un passage difficile. Or, les passages difficiles peuvent exister même dans les grandes oeuvres classiques reconnues.
Ici, de A à Z, la pièce a besoin de notre présence totale et entière et ne crée ni usure ni lassitude. Et puis, nous avons du plaisir à jouer ensemble et d'avoir chaque soir le regard de l'autre. C'est un rendez-vous important pour chacun de nous.
Gérard Loussine : Quand chaque soir, vous saluez devant 300 personnes dans la salle, vous pouvez jouer 400 fois et c'est toujours du bonheur ! Je partage totalement les propos de Marc et j'ajouterais simplement que ce que vous vivez dans la journée impacte sur ce que vous jouez le soir. Pour moi, il en est ainsi. Aussi ne suis-je jamais dans le même état quand je monte sur scène ! Et je n'ai jamais le sentiment de refaire la même chose ! Même au niveau de l'horaire, je n'arrive jamais à la même heure. J'ai voulu faire ce métier parce que je ne voulais pas être soumis à la contrainte des horaires. Et pour moi c'est donc important.
Bien sûr, je vis chaque soir les mêmes personnes. Mais ce sont des personnes que j'aime, avec qui j'ai envie d'être, donc c'est une vraie histoire d'amour. C'est vrai ! Quand vous rentrez chez vous retrouver la femme que vous aimez, vous êtes heureux d'être là. Vous ne vous dites pas certains jours : Ç a m'emmerde ! Pour moi, si nous avons monté cette structure, cette boite de production "J'habite au 21", c'est pour être heureux ! Au bout de 30 ans, on peut se permettre de dire ça ! Et en plus, si ça marche, c'est formidable ! Si le spectacle ne rencontre pas l'écho escompté, tant pis ! Nous continuerons et nous ferons autre chose ensemble ! Et pour moi c'est primordial !
Marc Fayet : Et puis la vocation première du comédien c'est de jouer ! Il est là pour ça. Je ne veux pas porter de jugement mais quand j'entends des comédiens qui disent s'ennuyer au-delà de 30 représentations, je me demande s'ils ont choisi le bon métier. Le métier de comédien, c'est la capacité à reproduire. Un acteur de cinéma a besoin d'être inventif à chaque scène. Mais au théâtre, notre pari c'est de donner aux gens qui viennent et qui ont payé pour venir voir un spectacle dont ils ont entendu de bonnes critiques aient la même qualité de spectacle que ceux de la veille. Nous n'avons pas le droit de décevoir ni de se décevoir soi-même.
Que pensez-vous des spectacles qui restent à peine 2 mois à l'affiche ?
Gérard Loussine : Dans le théâtre privé, c'est que le spectacle ne marche pas.
Marc Fayet : Pour les théâtres subventionnés le fonctionnement en, termes de programmation est différent. Comme le programme est fixé très longtemps à l'avance, le nombre de représentations est limité quel que soit le succès. Pour ma part, je trouve plus mon compte dans des spectacles qui se jouent longtemps. Jouer un mois est une source de frustration pour moi car je n'ai pas l'impression d'être allé au bout du spectacle. Nous avons joué plus de 400 fois "Accalmies passagères" et "Le petit jeu sans conséquence". Pour "Jacques a dit" nous sommes à 150 représentations.
Gérard Loussine : C'est difficile d'être dans un spectacle qui marche. Cela ne nous arrivera pas tout le temps.
Marc Fayet : Donc nous n'avons pas le droit de nous plaindre.
Gérard Loussine : Et puis nous ne sommes pas toujours ensemble. Osé Paul a fait la mise en scène de "Jacques a dit" mais joue actuellement une autre pièce (ndlr : "La locandiera" mis en scène d' Alain Sachs au Théâtre Antoine). Donc il faut vivre ce que l'on vit au moment présent. Pour moi le plaisir c'est important.
Il est sans doute prématuré de vous poser cette question compte tenu du succès de Jacques a dit, mais néanmoins, avez-vous déjà d'autres projets dont vous pourriez nous parler ?
Gérard Loussine : Notre boite de production va continuer à produire des spectacles. Nous participons avec "Théatre et créations", qui est également notre partenaire pour "Jacques a di"t, à la production d'"Amadeus" avec Jean Piat et Lorent Deutsch mise en scène par Stéphane Hillel qui va commencer au Théâtre de Paris.
Marc Fayet : J'ai écrit une seconde pièce qui en est à sa version 3.
Gérard Loussine : Nous avons envie de travailler sur ce projet bien sûr.
Marc Fayet : Mais il n'y a pas d'urgence dans la mesure où "Jacques a dit" marche bien et que le spectacle partira en tournée à partir d'octobre 2005. Donc c'est un projet pour 2006 au plus tôt.
Gérard Loussine : Nous avons donc toujours des projets.
Marc Fayet : Moi, j'ai besoin d'avancer dans l'écriture. Gérard a besoin de projeter les projets en termes de production.
Gérard Loussine : Et nos projets de production sont toujours pensé en termes, comment dirai-je ? "fleur bleue". C'est à dire qu'ils sont déterminés par les affinités que nous avons avec certaines personnes.
Une sorte de famille protéiforme ?
Gérard Loussine : Ce qui ne nous fait cependant pas perdre de vue l'aspect commercial de notre métier. Il ne faut pas perdre d'argent pour pouvoir en produire d'autres. Il faut donc être vigilent. Et je fais attention. Peut être parce que je suis fils de commerçant …sourire
Marc Fayet : Le commerce c'est aussi la qualité d'accueil, la qualité des produits, la fidélisation. Il en est de même au théâtre. Nous voulons proposer de bons spectacles avec une bonne distribution…
Gérard Loussine : ..et sans prétention.
Marc Fayet : Pour rester dans une comparaison commerciale, nous voulons faire de l'épicerie fine.
Gérard Loussine : Individuellement, nous ne nous disons pas que nous sommes les meilleurs comédiens, metteurs en scène ou auteur du monde. Mais réunis…nous faisons quelque chose de très bien.