En attendant la rétrospective qui leur sera consacrée en 2007 par la Tate Modern Gallery de Londres, Gilbert & George présentent leurs dernières composiitons photographiques 20 London E1 pictures au Musée d'Art Moderne de Saint Etienne.

En 1967, George rencontre Gilbert à la très fameuse St Martin's School of Art. Depuis leur première exposition Snow show en 1968, ils ne se sont plus quittés.

Auto-érigés en sculptures vivantes ("Etre des sculptures vivantes, tel est notre sang et notre destin, notre passion et notre malheur, notre lumière et notre vie"), ils imposent leurs silhouettes duelles, extrêmement sérieuses en costume-cravate suranné, impassibles voire inexpressifs ou dévêtues, grimaçants, une sorte de No iconoclaste, dans des attitudes pleines d'humour et de provocation.

Cette exposition nous présente Gilbert & George in situ, dans leur environnement quotidien, dans leur quartier de l'East End, leurs images plaquées en surimpression sur d'immenses compositions photographiques recensant toutes les rues, les places, les lieux, les cimetières, même les chewing gums collés au macadam, les mouches crevées, les tags et les pièces perdues.

In their element

A la base de leur travail, des milliers de photos prises dans leur quartier, triées, classées selon une rigoureuse obsession documentaire et esthétique, rappelant le courant documentaire allemand initié par Bernt et Hilla Becher, retravaillées puis regroupées en panneaux en utilisant des grilles orthogonales.


Forty Locations

Eight Hang-outs

Twenty-Three Haunts

Collés sur un mur de mouches et encadrés de chewing gums, Gilbert & George restent impertubables et sont prêts pour le dernier voyage.


Fly Wall


Gum City


Naked cimetery

La vie, ce sont aussi les petites annonces qui tentent de relier les anonymes pour une union harmonieuse à l'image du couple en médaillon.


Nine

 


Ten

Autour d'eux, qu'ils soient représentés par leur image ou par leur "sceau", la ville gravite autour d'eux.


Money Sweet


Rain Wheel of life?

Gilbert & George sont devenus des institutions ce dont ils sont conscients. Auto-sacrés, ils ont adopté comme emblème le morpion, qu'ils considèrent comme une créature démocratique et universelle attachée à l'homme qui le honnit, et dont la forme ressemble étrangement à un blason aristocratique et à la tiare pontificale.

Conscients aussi du temps qui passe, leurs silhouettes s'estompent, s'étêtent, devinnent des ombres radioscopiques pour finir par de simples halos lumineux.


Seventeen Streets

Thirteen streets

Four Haunts

Thirteen Locations

Twenty-One Haunts

Twenty-eight Streets

Sous une apparente simplicité presque élémentaire, leurs compositions sont riches et complexes. Il faut donc prendre le temps de les regarder et de les décrypter pour appréhender la réalité tragique de notre vie contingente.