Le Eastpack Resistance Tour...comment vous dire...c’est comme le Europe 2 Campus tour...sauf que c’est mieux. Au lieu d’avoir des groupes du style Kinito, Dolly et consort, nous avons quelques valeurs sûres du punk-hardcore U.S plus quelques "petits nouveaux" qui montent.
Après Suicidal Tendencies (et un Mike Muir très en forme malgré le nombre des années) l’année dernière, c’est au tour des "vieux de la vieille" de Sick Of It All d’être en tête d’affiche de ce festival itinérant qui parcoure l’Europe en 3 petites semaines.
Après un show au Transbordeur de Lyon il y a une semaine et un en Allemagne la veille, c’est à Paris (à l’Elysée Montmartre plus précisémment) que la tournée de résistance pour les sacs à dos Eastpack...ou la tournée des sacs Eastpack résistants...ou BREF, c’est à Paris qu’elle pose ses valises en ce lundi 15 novembre.
Avec pas moins de 6 groupes à l’affiche (5 fixes
+ 1,2 ou 3 supplémentaires en fonction de la ville, donc
1 pour ce soir), la soirée à de quoi séduire.
C’est à 18h00 que les américains de The
Suicide Machines entrent en scène. En tant que groupe
"invité" sur 3 dates, ils ont pour tâche
d’ouvrir les hostilités devant un public pour le moins
épars. Malgré tout, ils jouent avec bonne humeur une
demie heure d’un punk-rock bien ficelé, un peu dans
la lignée des Dropkick Murphys ou
des Black Flag (une chanson leur sera
d’ailleurs dédiée). Le chanteur chante plutôt
pas mal du tout et semble avoir la patate. Il descendra plusieurs
fois dans la fosse pour chanter ou prêter son micro aux quelques
connaisseurs. Rajouter à cela un discours anti-Bush assez
virulent, et vous obtenez un bon début de soirée.
A peine 15 minutes après (les changements de matos oscilleront entre 10 et 15 min....chapô), on entre direct dans le bain avec le groupe le plus burné de la soirée (ahahah...vous pouvez même pas encore comprendre pourquoi c’est drôle) : Walls Of Jericho. Point de religion au programme, juste du hardcore-métal ultra bien foutu, avec la particularité (et quelle particularité !) d’avoir une femme au poste de braillard ("burné" vous avez capté...Ok, j’arrête les blagounettes).
Candance de son prénom a tout pour plaire : des tatouages, une ceinture à clous, une voix de bûcheron, et une bande de mecs aux basques, tatoués eux aussi (c’est un peu une institution dans le hardcore, comme les fringues XXL pour les rappeurs), balançant une zic entre trash-métal et hardcore "touch guy" des plus sympathiques. Elle garde pour autant sa féminité avec son petit pantalon moulant et son tee-shirt balc "I love New-York" ( ?!).
Perso, je les est découvert cet été au Fury Fest où ça avait été la claque. Là, un son un peu brouillon au niveau du chant et une fosse beaucoup moins aggressive me feraient presque tiquer. Un sentiment de puissance inférieur par rapport au show du Fury, un manque de patate dommageable. Malgré cela, le groupe s’en tire honorablement pendant les 30 min qui lui sont allouées (c’est la fête des mots ce soir).
19h20, c’est Unearth qui débarque, et c’est la déception (enfin tout est relatif puisque ne les connaissant pas je n’attendais pas grand chose de leur prestation). Déjà, quand physiquement on ressemble aux mecs de Pantera (style texans bien bâtis en marcel et cheveux longs) ça coince. En plus leur métal hardcore (parcque y’a pas que le physique qui compte, regardez Patrick Fiori...autant pour moi, mauvais exemple) avec solo de grattes et tout le toutim sent un peu le réchauffé.
A mon avis leur zic est beaucoup plus appréciable sur album, je leur préfère des groupes comme Atreyu ou Killswitch Engage. Un concert plutôt mou du genou agrementé de quelques commentaires bien redneck dans l’âme du style "beer"', "whisky", "pussycat" et j’en passe (surtout parce que je comprend pas bien l’anglais). Des passages double pédales un peu trop téléphoné, bref de quoi me dire que finalement, le show de Walls Of Jerricho n’était pas si mal.
A 20h15 c’est The Bones qui entre en scène. Surprise, au beau milieu de cet avalanche de métal-coreux en puissance, débarque 4 mecs en santiags, chapeaux, bandana, bedaine (pas tous) et tatouages : KITSCH. On se croirait en plein Texas à un concert des Nashville Pussy.
Musicalement, c’est du pur punk-rock’n’roll avec alternance de voix éraillées (2 paquets de clopes par jour, ça use forcément) et pose heavy-rock. Du bon rock comme on aime mais qui ne plaira pas à tout le monde, puisque le groupe s’arrêtera au bout de 20 petites minutes.
Vers 21h00, la fosse est compact et remonté à bloc pour acceuillir les américains de 7 Seconds. Ces vétérans de la scène street-punk US (plus de 20 ans dans les pattes) sont de passage à Paris pour le plus grand plaisir des fans (et il y en a pas mal ce soir). 40 min de punk, un brin hardcore, dans le style Sick Of It All avec une voix claire et le public se lâche totalement. Armés de refrains en forme d’hymnes inévitables ("ohoh" "yeahyeah") à reprendre en coeur, 7 Seconds est resté fidèle à ses racines et le revendique haut et fort (un peu trop d’ailleurs). Un activisme de longue durée qui leur vaut une sacré reconnaissance à en juger par l’ambiance. Seul point négatif, un bassiste un peu statique semblant s’ennuyer ferme : c’est pas bien grave.
Enfin à 22h00, Lou Köller et sa bande débarque pour clôturer cette soirée de la meilleur des façons. Eux aussi, à l’instar de 7 Seconds, sont là depuis un bout de temps. Lou nous explique que leur 1er show à Paris remonte à 1992, 12 ans après la hargne est toujours là (enfin j’y étais pas, mais j’imagine). 1 heure de punk-hardcore speedé, emmené par la voix surpuissante de Lou Köller, et le public se lâche encore un peu plus.
Le gratteux, Pete, avec la crête blonde (celui qui ressemble à Sonic) est proprement hallucinant. Il saute dans tous les sens, court d’un bout à l’autre de la scène, jump, re-jump tout en dégoulinant de sueur (d’où l’expression mouiller le maillot). Le batteur est impecable : rapide et précis. C’était la première fois que je les voyaient, et bien je peux vous dire que leur réputation scénique est loin d’être usurpe : ce sont de véritables bêtes de scène (de quoi donner une bonne leçon à tous ces jeunes groupes qui se prennent pour des stars).
On aura même droit à un petit Braveheart des familles. C’est à dire, Mel Gibson débarque et tout le monde le tabasse (non je déconne, mais ce serait une idée !). La fosse est séparée en 2 et au signal tout ce petit monde se rentre dedans et se tabasse.
23h00, ce Eastpack R ;T ; 2004 touche à sa fin, chacun récupère ses membres et son sac (Eastpack de préférence) et rentre chez soi lessivé.
Une soirée pas toujours au top (c’est normal quand
plusieurs styles se mélangent) mais sympa quand même.
Vivement l’année prochaine.