Voilà un disque qui devrait ravir les amateurs de son brut et rétro à tendance Bluegrass rockabilly. Il y a du Dinah Washington, du Billie Holiday ou du Bessie Smith chez cette jeune chanteuse blanche à l’âme noire. Malgré ses 22 ans, Sallie Ford bouscule de sa voix rauque et rugueuse pendant que son backing band assure avec une certaine maestria de nous transporter dans les années 50, période Sun Studio.

Dirty Radio est un disque pour les amoureux du genre qui y retrouveront une certaine authenticité musicale et véracité artistique, réussissant à lier passé et modernité, tout en soignant le côté nostalgique. Un disque pour ceux qui, comme Sallie, n’aiment pas ce qui passe actuellement à la radio "When I turn on the radio / It all sounds the same / What have these people done to music / They just don’t care anymore". La chanteuse sait également manier humour, ironie et gravité, utilise des références littéraires, parle d’amour de manière explicite et n’hésite pas à confier ses instincts meurtriers le tout sans ambages, comme un retour à l’essence du Blues, brut et direct.

Alors si vous êtes fan du genre ou si vous avez les oreilles grandes ouvertes, sortez vos robes à taille fine, vos jupes évasives qui virevoltent quand on tourne, votre rouge à lèvres rouge vif, vos jarretelles mesdames, laissez-vous entraîner par la voix puissante de Sallie et les coups de saillie de son orchestre à base de Jazz, Blues, rock and roll et soul. Et qui sait, si tout cela ne terminera pas à l’arrière d’une Chrysler C-300… Dirty on a dit… Dirty !