Depuis quelques mois le nom de Devendra Banhart ne cesse de revenir à nos oreilles : un concert retentissant à la Guinguette Pirate en mai dernier, une apparition en rappel aux côtés des demoiselles de Coco Rosie au Palais du Grand Large lors de la dernière Route du Rock, une tournée à venir chez nous et un nouvel album (le deuxième cette année) depuis peu dans les bacs.

Pour succéder au remarqué "Oh Me Oh My" datant de 2002, Devendra Banhart accouchait l’an passé à la guitare acoustique, dans des conditions rudimentaires, de cinquante-sept nouvelles chansons.

Parmi cette manne, trente-deux furent sélectionnées, certaines overdubées d’un peu de piano ou d’harmonica, en vue de la parution de deux albums : Rejoicing In The Hands ... sorti en avril dernier et Nino Rojo, qui nous intéresse ici.

Faisant preuve d’une productivité, jusqu’ici, sans limites, Devendra Banhart a tout du petit génie ultra précoce. En effet, pour son âge, notre homme fait preuve d’une maturité tout bonnement hors du commun.

Loin de se limiter à quelques influences évidentes (Nick Drake, Reverend Gary Davies, Incredible String Band …), la musique de ce jeune prodige de vingt-deux ans intègre au folk traditionnel des éléments de blues ou de country se faisant tour à tour minimaliste, mélancolique, iconoclaste mais avant tout mystérieuse … presque irréelle.

Débutant sur une fascinante reprise de Ella Jenkins (chanteuse folk pour enfants de la seconde moitié du siècle dernier) "Wake Up, Little Sparow" , son nouvel opus creuse dans le sillon des précédents en y intégrant de nouveaux joyaux : "We All Know", "My Ships" (que n’aurait pas renié le Jack White des débuts) ou encore "Electric Heart".

Au gré des écoutes, chacun des seize titres de Nino Rojo risque de devenir quelque temps votre ami le plus cher. En ce moment, le premier extrait du disque "Little Yellow Spider" reste au-dessus du lot … jusqu’à la prochaine écoute ?