Drame d'après La Mouette de Anton Tchekhov, mise en scène de Isabelle Lafon, avec Johanna Korthals Altes, Norah Krief, Isabelle Lafon, Gilberte de Poncheville et Judith Perillat.
Cinq femmes dans leur tenue de tous les jours, immobiles en rang d'oignon dans un rectangle de lumière sur une scène nue face à une salle éclairée. disent des extraits, didascalies incluses, de "La mouette" de Anton Tchekhov sans qu'il y ait vraiment une distribution des rôles.
Avec "Une mouette", Isabelle Lafon expérimente, à partir d'un texte tronqué, le théâtre sans décor, sans costume, sans mouvement, sans distribution des rôles. Sans forme donc. Mais sans forme c'est déjà une forme. Pour, indique-t-elle, "entendre La Mouette plus que l'écouter. Juste entendre autrement. Désembourber la pièce de son imagerie".
Une lecture alors ? Non pas vraiment car les rôles sont incarnés et le corps des officiantes manifeste des vélléités gestuelles. Alors de quoi s'agit-il ? Un questionnement sur le théâtre ?
Retour sur la note d'intention d'Isabelle Lafon qui précise : "Comme s'il s'agissait de se dépouiller, pour retrouver les lignes fortes de cette pièce magnifique, celles que nous avons oubliées, croyant trop bien la connaître".
Soit. Pour spectateur averti donc, qui maîtrise l'oeuvre originale pour assembler les morceaux de cette partition de cinquante petites minutes.
Et puis, il y a cinq belles comédiennes : Johanna Korthals Altes, Norah Krief, Gilberte de Poncheville, Judith Perillat et Isabelle Lafon qui pourraient jouer la pièce.