"Dominique Issermann - Laetitia Casta". Belle affiche people pour une exposition qui se tient à la Maison Européenne de la Photographie.

Dominique Issermann, photographe de mode et de publicité, photoghraphe des stars et des grands créateurs. Laetitia Casta, ex-top model, icône du mannequinat dans les années 90, devenue actrice.

Il manque cependant un nom tout aussi médiatisé : celui de l'architecte Peter Zumthor, lauréat 2009 du prestigieux prix Pritzker - qui compte parmi les précédents lauréats la fine fleur de l'architecture mondiale tels Ieoh Ming Pei, Jean Novel, Zaha Hadid, Tadao Hando, Frank Gehry ou Richard Meier - qui est l'auteur de la rénovation les Thermes de Vals en Suisse, lieu dans lequel les photographies ont été prises.

La femme, la photographe et l'architecte

La complicité du photographe et de son modèle, l'histoire tissée entre les deux femmes reste du domaine de l'intime et ne transparait pas à la vue des photographies qui ne révèlent rien de la femme Laetitia Casta.

En revanche, pour le visiteur de l'exposition, est patent le dialogue qui s'est instauré entre la photographe et l'architecte dont les médiums sont le lieu et le corps nu d'une femme intemporelle à laquelle Laetitia Casta prête sa plastique.

Par ailleurs, ces photographies témoignent d'un travail consciemment élaboré et déterminé : un exercice à la fois technique, plastique et stylistique.

Technique, par le travail en argentique sur le noir et le blanc, l'essence et l'épure de la photographie qui obsède tous les photographes, qui atteste non seulement de la technicité de la gestion de la lumière, de surcroît, en l'espèce, de la lumière naturelle en intérieur dans un lieu clos, et de la technicité du tireur.

Egalement un travail sur l'association de l'eau et de la lumière qui évoque les recherchés des peintres impressionnistes rapportées à la photographie qui a été,initialement, pictorialiste. Dominique Issermann indique au demeurant qu'il s'agit de son ultime travail en argentique.

Plastique, car le corps du modèle est le médium par lequel s'instaure le dialogue entre la photographe et le lieu, entre le masculin et le féminin, les courbes féminines intervenant en contrepoint d'un lieu aux volumes bruts constitué de lignes droites et d'angles vifs.

Stylistique en ce qu'il consiste en un travail sur le nu féminin, dans lequel se retrouvent les poses de la peinture classique voire académique, vu sous le prisme de l'érotisme. Sur ce dernier point il est d'ailleurs tout à fait étonnant de voir la similitude des poses avec celles des BD érotiques et, plus précisément, celles de Milo Manara, qui lui-même indique s'inspirer de la peinture classique.