C'est sous le titre de The Human Octopus que Cascadeur livre son premier album tant attendu. Lauréat du concours CQFD 2008, il aura fallu se contenter d'un EP sorti fin 2010 pour découvrir quelques titres, garants de son talent.
Le mystère Cascadeur se désépaissit au fur et à mesure que ses chansons nous parviennent. Le message est clair : douceur et beauté, et ce, dés la première chanson, "Into the Wild". Les premières notes dépeignent un univers enfantin, petite musique douce sur nos enceintes. La voix au genre difficilement identifiable, entame une mélopée répétitive qui vous emporte très facilement vers des sommets illuminés. L'ensemble devient cristallin au fur et à mesure que la musique s'associe au rythme, lent et posé. Tout l'univers de Cascadeur est là. Des petits presque rien, qui font de grandes choses, chaque chanson étant la pierre supplémentaire à la construction de l'édifice. La structure piano-voix pose un postulat et une prise de position radicale, qui conduise à des chansons très travaillées et d'une profondeur étonnante. Ensuite, le travail de studio et des instruments additionnels vient étoffer encore l'ensemble. Il est d'ailleurs recommandé d'écouter l'album dans de bonnes conditions de rendu sonore, pour saisir toute la finesse du travail réalisé sur le son. Proscrivez autant que possible l'écoute dans les transports en commun, vous risqueriez de passer à coté des basses vibrantes et autres subtilités sonores dont Cascadeur s'est échiné à ponctuer son disque. Tout ceci donne à ce disque un potentiel émotionnel incroyable.
Petit bémol tout de même, on retrouve sur The Human Octopus toutes les chansons du EP et, même si celle-ci sont subtilement retravaillées et perfectionnées, on aurait préféré y trouver des inédits, tant l'univers de l'homme casqué est enivrant. Mais il faudra attendre : tout comme le visage masqué de son auteur, cela fait partie intégrante du charme. |