L'automne s'annonçant, on est passé fin septembre totalement à côté du deuxième album de The Duke & The King, le sobrement titré Long live the Duke & The King. C'est, certainement, que l'été et ses paresses, ses soirées amicales et la douceur de ses nuits, commençaient déjà à s'éloigner – car, sans la ferme intention de passer une soirée feu de camp avec ses amis trentenaires guitaristes-heureux, on fera mieux de passer son chemin.

À peine un an après son premier album (Nothing Gold Can Stay, 2009), le groupe de Simone Felice et Bobbie Bird Burke revient en effet avec une formule quasiment identique : une douceur à faire passer Crosby, Stills, Nash et même Young pour de violents heavy metalleux, Jack Johnson pour un punk nerveux, Fredo Viola pour un hurleur agressif, Otis Redding pour un gangsta rapper haineux, Ben Harper pour un nihiliste pessimiste sarcastique ; et toujours une touche de soul, un minuscule petit rien de psychédélisme. Et si l'électricité arrive bien jusqu'aux amplis de la cabane perdue au fond des bois où l'album a été enregistré, les potentiomètres semblent être restés à un niveau très raisonnable.

Pour la petite histoire, on remarquera que c'est aux alentours de la petite ville de Bearsville (dans l'état de New York) que l'album a été enregistré, comme le Grace d'un certain Jeff Buckley. On n'aura malheureusement pas la joie de pouvoir lui prédire un identique retentissement. Il y a surtout dans cet album beaucoup d'amour. Un amour au goût de miel et de guimauve, avec son sourire optimiste à gifler, avec sa gentillesse un peu surfaite. Et de l'espoir. Et du bonheur. Le rocker n'y retrouve pas ses repères. Quarante minutes de jolie musique joyeuse. Ce n'est déjà pas si mal, certainement.