Ce disque sous-titré "A tribute to Tony William’s lifetime" laisse peu de doute sur sa ligne directrice : le jazz fusion selon Tony Williams avec John McLaughlin, Larry Young et Jack Bruce, ces rencontres explosives, l’électrocution qui feront le jazz "fusion". Il y un demi-siècle, et c’est toujours aussi fort.

Pas de reprises pour autant mais un esprit, une question de dynamiques, d’énergie. Tout ou presque sera donc pour Yvan Robilliard (piano), Laurent David (basse) et Justin Faulkner (batterie) question de puissance, de tribalité, de groove diabolique, d’intensité, de cohérence du son d’ensemble (et quel son !), d’une écriture dense et complexe.

Le bouillonnant "Triceratops" n’est que l’amorce de la vague qui va déferler et nous recouvrir, de cette diabolique chose qui va remonter de nos pieds à la tête en passant par l’aine en allers-retours. C’est puissant mais c’est fin, cela joue ample. On se laisse totalement capter par des titres comme le déjà nommé "Triceratops", ou "Elsewhere", "Elegant Funk" ou "The train that never stops". Excellent !