Parodie chorégraphique conçue et mise en scène par Philippe Lafeuille et interprétée par David Guasgua M, Pierre-Emmanuel Langry, Julien Mercier, Guillaume Quéau, Vincenzo Veneruso, Stéphane Vitrano et Corinne Barbara.

En 1994, danseur, chorégraphe, metteur en scène et professeur Philippe Lafeuille crée la Compagnie Chicos Mambo composée de danseurs professionnels avec laquelle il dispense, dans le registre du ballet burlesque, des spectacles atypiques ressortant à la parodie qui rencontrent un succès unanime tant auprès de la critique que du public.

Avec son troisième opus intitulé "Tutu", il continue son entreprise de dynamitage, cependant non dénuée d'un hommage déguisé pour les danseurs mis à toutes les sauces gestuelles, des codes et des postures qui, outre son caractère jubilatoire, possède des vertus salutaires.

Dont la première, et non la moindre, tient à la démytification - et à la démystification - de la danse, tant classique que moderne, considérée comme une discipline élitiste.

La seconde est de dresser un panorama de la danse dans tous ses possibles déclinaisons scéniques à travers un prisme humoristique avec essentiellement, à l'instar du titre, le détournement d'un emblématique costume de scène.

Les tableaux s'enchaînent de manière aussi fluide que véloce et l’art d’épingler repose sur une remarquable connaissance technique, la parodie et le pastiche avec parfois un détournement musical tel pour "Le Boléro" de Maurice Ravel, l'hymne "La Cucaracha" et le thème du film "In the mood for love" de Wong Kar-wai.

Et, surtout, l'étourdissante prestation d'un sexet composé de David Guasgua M, Pierre-Emmanuel Langry, Julien Mercier, Guillaume Queau, Vincenzo Veneruso et Stéphane Vitrano.

Ainsi, et entre autres, en solo, avec une Isadora Duncan en apesanteur et le cygne qui se prend pour un sioux, en duo avec le chaotique pas de deux et le tango masculin qui vire au jeu de jambes à la Crazy Horse ou en quatuor de canards désaccordés.

Et, bien sûr, en choeur, en clones de Pina Bausch avec un insert de la chanson de "La Reine des Neiges", en pétillantes adeptes de la gymnastique rythmique et en bébés au Babygro en tulle pour une cocasse panique à la crèche sur l'air fameux de "Une nuit sur le mont chauve" de Moussorgski.

Un spectacle décomplexé, jubilatoire, décapant, roboratif, burlesque, désopilant... et attention, Philippe Lafeuille vient vérifier que les spectateurs sont bien tutufiés...