Miscellanées Bissextiles
(La Ouache Production / Margipop Music) février 2023
Il est des chroniques difficiles à écrire parce que l’on ne sait pas quoi dire de positif.
Il est des chroniques difficiles à écrire parce que l’on a peur d’être subjectif, par passion ou par détestation (dans ce cas, autant ne rien écrire c’est plus simple).
Il est, enfin, des chroniques difficiles à écrire, tant l’album à chroniquer est fourni, fourmillant de choses. C’est exactement le cas avec le nouvel album de Matmatah : Miscellanées Bissextiles. D’ailleurs, Miscellanées veut dire : recueil sur des sujets divers de sciences et de littérature, d’études. Synonyme : Mélanges.
Visuellement, c’est un album blanc, d’ailleurs le bandeau annonce la couleur, si j’ose la blague : le nouvel album (presque) blanc de Matmatah. L’intérieur est superbe de blancheur et un simple dessin au centre de ce triptyque. Ah oui, important, c’est un double album.
Ne comptez pas sur moi pour chercher une quelconque comparaison, ressemblance avec un autre (célèbre) album blanc. D’une part parce que je n’en serai pas capable et ensuite, parce que je ne suis pas sûr que la référence ne se limite pas à la couleur seulement. Passons au contenu et là il va y avoir des choses à raconter.
Si vous vous êtes arrêtés à Lambé An Dro (autrement dit, vous n’êtes pas allé bien loin dans la discographie de Matmatah), laissez tomber de suite, parce qu’à part "Le rhume des foins" qui pourrait y faire penser, de loin et rapidement, cet album est... divers, ça lui va bien (d’hiver, rhume ? Non ? D’accord).
On commence par une piste de 19 minutes 06 qui se décompose en 8 parties. Ah oui, Matmatah n’a pas fait dans la dentelle et nous propose une superbe pièce musicale qui évolue, change, nous transporte. En y repensant, c’est comme (je l’imagine seulement) marcher sur un glacier ou une plaine du grand nord : similaire mais tellement différent en fait, plein d’aspérités au milieu de plaines sans fin.
La suite de ce premier disque nous propose des titres dans la veine rock, pop, folk avec des accents celtiques ("Trenkenn Fisel", superbe instrumental). Encore une fois, Matmatah nous prend dans ses filets et nous entraîne dans un voyage formidable.
J’avais peur d’être vite noyé mais pas du tout, c’est un foisonnement de mélodies qui nous surprennent mais jamais ne nous lasse. Entre titres entraînants et titres plus posés ("Hypnagogia") entre titres où le groupe prend son temps, jugez plutôt 19 minutes, je l’ai dit ou encore 7 minutes 25 voire presque 8 minutes pour "Trenkenn Fisel" qui ouvre le deuxième disque et titre coup de poing "SklogW" en moins de 2 minutes.
La longueur n’est pas forcément signe de qualité me direz vous et c’est vrai, mais dans ce cas là si (et toc !). Le groupe prend le temps, nous propose des titres qui varient, changent, évoluent et irrémédiablement nous embarquent avec eux. Des instrumentaux, des titres en français et deux titres en anglais : "Bet You and I" et "Let’s Say It’s Alright".
Des textes poétiques à l’image de la première partie du premier disque, des textes plus terre à terre en apparence au moins comme "La Posologie" voire même acerbe : "Coupette ?".
C’est un album qui ne se laisse pas prendre à la hussarde, il se mérite, se dévoile un peu plus à chaque écoute et on y revient avec un plaisir non dissimulé tellement, je me répète il foisonne de beauté, variétés et surprises (bonnes bien entendu).
# 06 janvier 2025 : Belle et heureuse année culturelle
C'est reparti pour une année, on l'espère, en votre compagnie pour découvrir dans nos lignes nos coups de coeur culturels. On commence léger, histoire de digérer encore un peu. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !