Vois-tu lecteur, l’association Tankha m’a fait vivre, samedi 8 juillet, une expérience de voyage dans le temps et dans l’espace… Ce soir là je suis allé en Mongolie et j’ai vécu pendant plus d’une heure dans les années 60…
Tout d’abord, laisses-moi te dire combien l’organisation du festival était bonne : on t’indique où te garer, on te salue, on te parle avec le sourire… Bref déjà, un vrai plaisir. Rien que pour ça, bravo à l’association Tankha.
Le site est très sympa et tu as à ta disposition un espace pour te faire masser, te restaurer, voir un spectacle vivant, admirer des œuvres, des grafs, le tout dans une ambiance très roots, où les enfants peuvent galoper en toute tranquillité, un festival très familiale donc.
Nous avions rendez-vous avec les Madame Robert à 19h15 pour une interview et comme je suis un obsédé de l’heure j’ai mis à profit mon avance et j’ai eu le temps de me promener et de découvrir le site. 19h15 précise, Stef Zen est venu me chercher pour l’interview, que tu peux lire sur Froggy’s Delight bien sûr !
Après l’interview je suis parti en Mongolie avec Khan Bogd, groupe de musique traditionnelle, qui a su transporter le public.
21h20 retentissent les premières notes de "Messe du temps présent" du compositeur Pierre Henry (malheureusement récemment disparu) et là, je suis propulsé dans une faille spacio temporelle et je me retrouve dans les années 60. Imagines Reuno en Jeans, Chemise, gilet et cravate, arborant sa plus belle moustache. Parce que oui, Madame Robert, c’est des musiciens sapés avec classe !
Léa Worms (Clavier), Reuno (Chant), Stef Zen (Basse) Julien Mutis (Guitare) et Xa Mesa (Batterie) débarquent dans leurs plus beaux habits et c’est parti pour une heure de pure folie.
S’enchainent des titres que le public ne connait pas, et pour cause puisque l’album n’est pas sorti, des titres qui parlent de De Niro, le titre "Papa Legba" (disponible sur le Soundcloud du groupe) mais de bien d’autres sujets comme "Bla Bla", qui comme l’explique Reuno, parle de cette habitude qu’on les gens de donner leur avis sur tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux (entre autre) ou encore de la "Reine de la Jungle" !
16 titres de pure folie, mêlant Rythm and Blues, Rock, Soul…Je n’ai pas vu un groupe, j’ai vu un orchestre, comme à la grande époque… Pour ceux qui connaissent Reuno chanteur de Lofofora ou de Mudweiser, tu oublies en 30 secondes, malgré cette voix si caractéristique, ces deux formations et tu danses… Il n’en a pas pour autant laissé de côté son talent pour haranguer et faire bouger le public et très vite il va faire danser tous le monde en rappelant que dans la danse comme en amour c’est en bougeant son cul que l’on est le meilleur.
Madame Robert ne reprend pas Lofofora ou Parabellum certes, mais Madame Robert rend hommage à Dutronc en reprenant un "Homme responsable" et de quelle manière, mais en adaptant aussi, comme le faisait certains artistes français des années 60, des titres anglo-saxon dans la langue de Molière ("Gimme Some Lovin’" dans ce cas précis), mais avec un peu plus de panache et de classe chez Madame Robert.
Ce que j’ai aimé, outre les titres hyper rythmés et qui te font vraiment voyager dans le temps, c’est cette alchimie sur scène, qui forcément, se ressent ensuite dans la musique. Rien qu’à voir le sourire de Léa quand elle joue (et de quelle manière, c’est tout simplement ahurissant !!) tu sens que la petite dernière arrivée (va lire l’interview, tu comprendras) a su parfaitement s’intégrer.
Julien à un jeu dément, Stef te balance un groove de folie et Xa Mesa complète à merveille cette rythmique ! Le tout mettant en valeur le chant de Reuno.
Petite pause calme et m élancolique, tout de même, avec un morceau dédié à un ami disparu trop tôt et Reuno se retrouve encore dans un registre différent, où on ne l’attend pas du tout, celui du chanteur de Blues, un Blues plein de tristesse, d’amertume et de tendresse pour leur frère Schultz.
Mais, chez les Madame Robert, on célèbre aussi et surtout les vivants et le concert repart de plus belle et le rappel va vite démontrer s’il en était besoin au vu de l’ambiance sous le chapiteau, que le public est conquis ! Comment ne le serait-il pas d’ailleurs ?
On ne dirait pas à les voir que c’était seulement leur troisième concert, tout simplement, à mon avis, parce que ces 5 là s’entendent à merveille hors scène, comme j’ai pu le constater.
Pourtant, vois-tu lecteur, je suis déçu et en colère !!
Oui !!
Il va falloir attendre jusqu’à l’automne pour retrouver ces titres sur un disque et c’est franchement pas humain.
En attendant, je vais me passer en boucle "Papa Legba" en portant ma plus belle chemise violette (la couleur officielle du groupe semble-t-il) et attendre avec impatience la sortie du tant attendu album. |